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2009/07/27

Has the end any end?

Soixante minutes derrière le pare brise d'un double-deck. Soixante minutes avec à nos côtés un couple anglais dont le mari, The Sun sous le bras, se charge de transformer la conversation en monologue. Cette année, récession oblige, pas de Marbella mais bien une petite cure d'humilité avec ce bon vieux tourisme national faisant office de roue de secours estivale. Derrière nous, oh! Surprise. Des touristes espagnols. Ca parle fort, ça rigole mais, une fois n'est pas coutume, le tout dans le respect de l'autochtone. Le groupe d'amies s'éclate en commentant les maisons que nous croisons sur la route. Soixante minutes serpentant les villes et villages que nous offre le comté de Sussex. Peu d'industries, elles semblent toutes s'être concentrées sur la ville portuaire de Newhaven. Le reste, des petits villages qui airaient leur place dans la magnifique chanson "Albion" de notre ami Pitou. Des côtes et des pentes qui s'enchainent comme s'enchainent soleil, nuages et pluies dans les forecast de la BBC.


Arrivés à Seven Sisters, petite brise patriotique à la vue d'une plaque rouge et blanche. Nous voilà partis à la recherche de La Manche. Nous retrouverons son châle d'eau bleu turquoise posé délicatement sur ses épaules bleu foncé après avoir traversé la vallée. Vallée verte cisaillée par l'écoulement lent d'une rivière. Après une tentative frustrée de séduction de moutons, nous arrivons sur la plage. Ici, pas de surprise. Mêmes pierres que celles de Brighton. L'option "sable" n'a définitivement pas été cochée pour l'Angleterre lors du big bang. Nous décidons de prendre de la hauteur pour trouver une vue globale du parc de Seven Sisters. Et c'est bien depuis les hauteurs de ses collines que le parc prend toute sa grandeur. Les vues sont imprenables, grandioses. À notre droite, des collines vallonnées ressemblant au haut d'un plat de spaghettis. Devant nous, le plat de pâtes a été coupé sec par le manque de scrupules d'une hache laissant place au reste de l'assiette bleue. À gauche, l'étendue d'eau où l'horizon prend toute la dimension de sa définition. Ce qui nous marque le plus, c'est cette coupure entre collines et mer. Comme un point final. Un nouveau chapitre, un nouveau livre. Seule transition entre l'eau et les rochers, les pierres noires qui forment la plage. Élément de transition, de médiation. Pacificateur entre deux forces de la nature. Pierres qui obligent la mer à se calmer, à ralentir pour ne pas frapper et blesser les pieds des collines. Pierres qui évitent que les géants de roche blanche ne laissent tomber leurs rocs directement sur l'or bleu.

"Brighton aura été une transition pour la suite" dit mon cher bro Gil. Et si Brighton était cette plage noire?


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